mercredi 24 mai 2017

Ça ira mieux

Une des premières choses que je me souviens qu'on m'ait dites, c'est cette phrase. "Ça ira mieux." Je devais avoir 4 ou 5ans, j'étais malade, j'avais mal, et ma maman me rassurait en me disant ça. Ça passera.
On m'a ressorti rapidement cette phrase. En primaire d'abord. Puis au collège. Je ne me sentais pas à ma place avec les autres enfants, j'étais à la fois trop et pas assez mature pour eux.
On me l'a redite aussi quand j'ai commencé à faire des crises de terreur. Je voyais des choses dans le noir, je ne pouvais dormir sans quelqu'un de réveillé à côté de moi. "Ça ira mieux." C'est les enfants qui ont peur du noir, voyons.
Elles n'ont jamais passé.
"Ça ira mieux !" me disait-on en seconde, quand j'étais seule, humiliée par le reste de ma classe parce que j'étais si sérieuse en cours, que je n'aimais ni boire, ni fumer, ni faire la fête. "Ça ira mieux", me répéta-t-on jusqu'à la fin du lycée, où je me sentais si mal, emprisonnée parmi mes condisciples, sans comprendre ce qu'on attendait de moi. Ça ira mieux quand tu auras passé le bac, quand tu rencontreras des gens qui ont les mêmes centres d'intérêts que toi ! Ça ira mieux, tu trouveras des ami-e-s, tu ne seras plus seule !
J'ai intériorisé cette phrase. Ça ira mieux, me répète-je chaque jour. Une fois que tu auras fini tes études, une fois que ceci, une fois que cela...
Ça ne va jamais mieux. A chaque fois que j'échappe à une situation où je me sens mal, je retombe dans une autre sans plus d'épanouissement. A chaque nouvelle étape, on me dit "regarde, ce sont les meilleures années de ta vie !". Et à chaque fois que je me retourne sur ces "meilleures" années, je ne vois que le vide. Des années gâchées à attendre, sans jamais savoir comment les utiliser à bon escient.
Et aujourd'hui, quand je regarde le futur, je ne vois rien, juste un brouillard qui se rapproche de jour en jour. Je vais finir mon année. Essayer d'avoir mon diplôme. Oui, mais après ?
Qu'est ce qu'on fait quand on ne sait rien faire ? Quand on ne sait pas sociabiliser ? Quand le simple mot "études" nous donne de l'urticaire, mais qu'on est incapable de travailler ?
Il n'y a plus qu'à s'accrocher à une phrase.
"Ça ira mieux."
Et puis disparaître au fond de ma tête avec mes personnages.
Parce que ça ira mieux, hein ?

dimanche 11 septembre 2016

Le prix du livre

Coucou :)
Aujourd'hui, on va parler du prix du livre, et de comment il est choisit par les éditeurs-trices.
J'entends beaucoup dire "OMG, ça coûte trop cher un livre, j'en achète pas !!!", et c'est quelque chose que je pensais encore récemment. Mais cette année, j'ai découvert une bonne partie des acteurs-trices de la chaîne du livre, et je peux vous dire que c'est pas cher payé pour tout ce travail !
Alors, en route pour les découvrir !
La chaîne du livre est partagée en trois regroupements de personnes : les éditeurs-trices, la diffusion/distribution et les libraires. Les premiers-ères prennent 45% du prix du livre, les second-e-s 20% et les derniers-ères environ 30%, et la TVA est de 5.5%. Ces pourcentages sont une approximation, ils changent selon les contrats qui lient ces trois groupes.

L'édition :

  • Sur les 45% que récupère l'édition, environ 10% est déversé à l'auteur-e. Certains auteur-e-s sont payé-e-s bien plus (*tousse* Levy, Musso *tousse*), certain-e-s bien moins (les auteur-e-s des petites maisons d'édition, qui n'ont pas les moyens de bien les payer, ou celleux qui se font malheureusement plumé-e-s par leurs éditeurs-trices), cela dépend du contrat avec l'éditeur-trice. Ille est soit payé-e sous forme d'à-valoir, c'est à dire qu'une somme donnée lui est versée quand le livre sort, soit directement selon les ventes. Si l'à-valoir versé est trop petit par rapport au nombre de livres vendus, on passera à la deuxième solution, s'il est plus grand, l'auteur-e garde le trop plein versé.
  • Un cinquième du coût total du livre est utilisé pour les frais de production ou de promotion (coût des photos/impressions/maquette...). Si ce coût est plus grand, le livre n'est pas viable.
  • Le reste est utilisé pour les frais de fonctionnement de l'éditeur-trice (locaux, électricité, payes des employés...). S'il reste de l'argent après tout cela, cet argent sera le bénéfice des ventes du livre.


La diffusion/distribution :
Comme dit ici, tout passe par elle, et c'est elle qui s'occupe des contrats avec lae libraire. Cette somme sert à payer les lieux de stockage des livres, les manutentionnaires, les représentants...

Les libraires : 
Le pourcentage que gagne le libraire lui permet de payer le lieu physique de la librairie, l'électricité, les caisses, les objets utilisés (étagères, tables, etc.), les auteurs qui viennent en signatures, la paye du/des libraires...

Mine de rien, la quasi totalité du prix du livre est utilisée pour régler les dépenses effectuées dans le but de créer et vous faire parvenir ce livre !

Exemple : comment fait un-e éditeur-trice pour choisir le prix d'un livre ?
C'est l'éditeur-trice qui choisit le prix du livre, et celui-ci sera le même dans tout les points de vente (loi Lang). Il faut donc qu'il soit assez élevé pour couvrir ses frais, mais aussi assez attractif pour les acheteurs : ces derniers sont habitués à acheter pour un certain prix selon la qualité imaginée du livre, dictée par sa taille, la qualité de son papier, de sa couverture... Il faut donc que la maison d'édition reste dans les clous si elle veut que l'acheteur-se ne se sente pas floué-e (que ce soit parce que le prix parait trop petit par rapport à la qualité imaginée du livre, ou parce qu'il parait trop grand).

Imaginons qu'une maison d'édition décide de faire un livre d'art de 256 pages, en 2 000 exemplaires. Elle pense le vendre à 25€TTC. (Tout les chiffres sont imaginés et pas forcément réalistes).

  • Quels sont les frais de fabrication ?

Il y a 150photos, et les prendre lui coûtent en tout 10 000€.
Le scan de ces photo est à 15€ par scan, soit 15*150=2 250€.
La maquette est à 10€ par page, soit 10*256=2 560€.
L'impression coûte 6.10€ par exemplaire, soit 12 200€.
Donc le coût de fabrication est de 10 000+2 250+2 560+12 200= 27 010€ de frais de fabrication, soit 27 010/2 000=13.50€ par exemplaire. Or 13.50€ est supérieur au 1/5 du prix du livre que doivent coûter les frais de production. Ce projet n'est pas viable.


  • Nous allons commencer par voir ce que gagne chaque partie si ce livre coûte 25€TTC, pour voir quel coût l'éditeur-trice peut réduire.

25€TTC fait 23€69HT. Sur ces 23€69, la maison d'édition prend 50% environ, soit 11,84€ par exemplaire de livre vendu. L'auteur a un contrat avec sa maison d'édition qui lui donne 11% du prix HT du livre en droit d'auteur, soit 2€60 par exemplaire. Il reste donc à l'éditeur-trice 9€24 par exemplaire, soit 9.24*2000=18 480€.
Le coût de fabrication était de 27 010€, ille perd 8 530€.

  • Que peut-il faire concrètement ?

Comme c'est un beau livre, on ne peut pas le faire de moins bonne qualité. On peut essayer de le faire imprimer à l'étranger, mais les temps de réception des livres seront plus grands, et rendent beaucoup moins réactif.
On peut augmenter le prix du livre, vu que c'est un livre d'art. Si on le vend à 29.90€TTC, on peut gagner environ 1000€.
On peut choisir des images à moindre coût (voir mon article sur le coût des images).
On peut faire des partenariats avec des musées ou des institutions locales en lien avec notre livre. Cela permet d'assurer des ventes fermes, donc garanties, avec un taux de remise de 45% maximum. On peut donc être surs d'avoir vendu un nombre x d'exemplaires du livre, et de récupérer plus de 50% du prix du livre.
Ce ne sont que des exemples, il peut aussi par exemple baisser le nombre d'exemplaires publiés, la seule limite est l'imagination, tant que cela ne floue pas lae potentiel-le acheteur-se !

Voilà ! En gros, le coût d'un livre est décidé par rapport au marché et par rapport au coût de fabrication. L'éditeur-trice a cependant plusieurs leviers qu'il peut bouger pour baisser ces coûts de fabrication, afin que le livre soit viable.
J'espère que tout ces chiffres ne vous ont pas barbé-e-s, j'ai essayé de faire cela le plus clair possible, en retirant les détails qui, à mes yeux, étaient secondaires, comme le fait que l'éditeur-trice prélevait 200 exemplaires pour les donner à la presse, donc ne gagnait pas d'argent sur leur vente...
J'espère aussi vous avoir convaincu que non, un livre n'est pas cher pour toutes les personnes qui travaillent dessus, de la création à la vente.
Bonne journée !

Source : uniquement mon cours
J'essaye d'utiliser une écriture non-sexiste, vous pouvez vous renseigner ici.

lundi 5 septembre 2016

Le traitement de l'image

Coucou !
Avec le dernier article, nous avons parlé du travail de base de l'éditeur autour du texte. Aujourd'hui, nous allons voir celui au niveau de l'image ^^
Un certain nombre de livres possèdent des illustrations, dessins ou photographies : livres pratiques, d'art, pour enfant... En fait, seuls les romans pour adultes échappent à peu prés au règne de l'image (et encore, il y a par exemple souvent des cartes dans les livres de fantasy). La plupart des éditeurs doivent donc traiter à un moment ou un autre avec les images. Il y a deux types de livres : ceux dont l'illustration fait le livre, comme les livres de photographie, et ceux dont l'illustration n'est là qu'en bonus, comme les romans de fantasy évoqués plus haut.
Je ne parlerai pas des couvertures, cela n'étant pas un sujet que j'ai déjà abordé en cours.

Le prix des images :
Il y a des images pour toutes les bourses ; les plus chères sont les photos de paparazzis.
Comment avoir des images peu chères ?
On peut les faire faire par la maison d'édition, ou par l'auteur du livre. C'est souvent de moins bonne qualité que celles faites par des professionnels, mais bien moins coûteux.
On peut prendre des images libres de droit. Attention, libre de droit ne signifie pas forcément gratuit ! Cela signifie que quand on les a, on peut les retoucher à volonté, et nous ne sommes pas obligés de signaler l'auteur.

Parfois, il faut savoir mettre un peu plus d'argent dans une image si on ne veut pas avoir la même que le voisin...
Attention aux droit d'image ! L'auteur doit être d'accord avec l'utilisation que vous faites de son image, mais aussi les personnes figurants sur cette image.

L'impression des images :
Il y a quatre couleurs primaires qui peuvent être travaillées lors de l'impression, le cyan, le magenta, le jaune et le noir.



Il existe des images en couleur et des en noir et blanc. Ces dernières peuvent être traitées de trois façons différentes :

  • Par la similigravure : cette technique sert à reproduire des illustration à l'aide d'une seule encre, sous forme d'agrégation de petits points ; elle est dérivée du pointillisme. Si vous prenez un livre illustré, en regardant attentivement avec une loupe, vous verrez ces points. Ici, on utilise qu'une seule encre, de couleur noire. Plus le noir de l'image sera foncé, plus il y aura de points, et l'inverse plus il est clair. Le problème posé par cette technique est que, quand la photo est très lumineuse, donc claire et avec peu de contraste, il est difficile de faire les détails, car il y a peu d'encre sur la photo. De plus, moins il y a d'encre sur l'image, moins elle sera ressentie comme forte.
  • La simili deux tons, ou noir bichro : en plus du noir, une seconde couleur de la gamme pantone est utilisée pour donner plus de matière à l'image. Cela coûte deux fois plus cher que la similigravure normale. L'image est toujours en noir et blanc, mais on peut voir la seconde couleur utilisée dans les reflets, ou en regardant les points à la loupe.

  • Le noir quadri : on utilise les quatre couleurs primaires, cyan, magenta, jaune et noir. Le noir de l'image est plus profond, car il y a plus de reflets, plus de variantes. On l'utilise préférablement dans les livres où il y a des images en couleurs, car il coûte quatre fois plus cher que la simple similigravure, et qu'on utilise préférablement les mêmes imprimantes pour l'impression de tout le livre. Les imprimantes étant déjà paramétrées avec quatre couleurs, ce serait ridicule de ne pas en profiter au maximum.
Pour les images en couleur et celles imprimées avec le noir bichro ou quadri, on fait des tirages papiers, appelés cromalins, pour vérifier l'état exact des couleurs. On ne peut jamais se fier à un écran pour vérifier cela.

En bref, selon sa bourse et ses besoins, un éditeur a plusieurs moyen de trouver les images qu'il utilise et de les imprimer.
Je voulais aussi vous parler de photographie en général, mais en fait j'y comprends rien, et comme ça m'intéresse assez peu, j'abandonne.

Vuala, vous pouvez me laisser des commentaires si cela vous a intéresser, si vous avez des questions ou des remarques ^^ le prochain article sera sur le coût d'un livre.
Bonne journée à tous :)

mercredi 31 août 2016

Le travail autour du texte

Aujourd'hui on va se pencher un peu plus sur le travail effectué par l'éditeur, et plus précisément sur le travail autour du texte ^^

Quand je parle de texte, je ne parle pas que de littérature. Bien sur, il y a plus de travail à corriger un roman  qu'un livre composé uniquement de photos et de métatexte (même si, pour en avoir fait l'expérience, relire des maquettes en vérifiant que chaque légende est bien liée à sa photo et comporte tout les éléments nécessaires, quand y a 300 photos, c'est chaud et long !).

Les textes que l'éditeur corrige se nomment des épreuves.
Le travail du texte est séparé en deux parties : la "vulgaire" correction orthographique, syntaxique, typographiques, etc. et la correction au niveau de l'histoire comme les erreurs de cohérence dans l'histoire, des plus petites (une fenêtre qui change d'orientation) aux plus grosses (un personnage secondaire qui réapparaît alors qu'il est sensé être mort). La première est souvent faite après la seconde (logique, on va pas corriger plusieurs fois parce qu'on a réécrit, ça prend du temps et de l'argent), et peut être délégué à des personnes extérieures à l'entreprise, des correcteurs spécialisés. Ces derniers peuvent parfois utiliser des logiciels d'auto-correction pour une première relecture, mais il ne faut surtout pas s'appuyer uniquement sur ces logiciels ! Ce ne sont pas des humains, ils ont pu mal comprendre une phrase et mal corriger, laisser passer des fautes, etc. Il vaut mieux aussi relire en tant qu'éditeur derrière le correcteur, au cas où. Cette relecture se fait souvent sur papier (on lit et voit mieux qu'à l'écran, et c'est plus simple de montrer où sont les corrections grâce aux signes typographique, voir plus bas).
La relecture de cohérence se fait en collaboration avec le ou les auteurs. On peut s'aider du suivi des corrections dans Word, pour voir plus facilement là où l'autre a corrigé (c'est une fonction très pratique, n'hésitez pas à la tester !). Cette relecture se fait en fonction de son sentiment personnel, chaque personne verra différemment qu'une phrase est mal construite ou qu'un passage est compliqué à comprendre, trop long, trop court...
Mine de rien, la correction demande des connaissances : il faut vérifier par exemple que les noms de lieux avancés sont correctement orthographiés, pareil pour les noms propres, que  les dates annoncées sont correctes, toussa toussa. Il ne faut pas hésiter à aller vérifier, dictionnaires, Bescherelles et internet sont vos amis.
Un conseil, si vous devez un jour vous charger de ces deux corrections, lisez et relisez plusieurs fois. Au moins une première fois le texte entier (ou bien la page/le chapitre si c'est très long) pour la cohérence, et une deuxième fois phrase par phrase voir mot par mot pour le reste.

Pour corriger, nous utilisons des signes typographiques :

liste non exhaustive des signes typos utilisés


On les met dans le texte là où on veut faire la correction, puis on les replace dans la marge, à côté de la ligne qu'on corrige, avec la correction proposée. On écrit en rouge ce qu'on est sûr de corriger et au crayon à papier les idées et les questions pour l'auteur.
Ca peut faire rapidement lourd...


exemple de texte corrigé. Là ça va, y avait pas tant de fautes...
C'est un travail assez simple à expliquer, mais qui prend un temps fou. Je ne vous parle pas des envies de saisir un stylo rouge après quand tu croises une faute dans les livres... Comme je l'ai dit, c'est très personnel et deux personnes ne corrigeront pas de la même façon. A mes yeux, c'est une des touches les plus importantes de l'éditeur : il ne fait pas que choisir un texte et le mettre en page, il met aussi la main à la pâte, en collaboration avec les auteurs !
C'est l'une des raisons qui fait que j'aimerai peut être faire ce métier, travailler avec les auteurs, les aider à progresser et à vivre de ce qu'ils font.

Vualà, prochain article surement sur les images et son traitement par l'éditeur !
Bonne journée, n'hésitez pas à commenter, toussa toussa.
Coeur sur vous,

Sources : moi et mon cours
Photos : moi

mardi 30 août 2016

L'édition

Bonjour ! 

Aujourd'hui, je vais vous présenter l'édition en général. Je suis dans une école d'édition/librairie, donc je vais donc m'appuyer sur mes cours et sur mon expérience en stagiaire (et ouaip, ça ne sort pas de mon imagination débordante, et encore heureux vu le bousin !) ^^ Pour le moment je n'ai passé que deux semaines en stage d'édition, et un an en cours, cela ne va donc pas forcément être très fouillé. N'hésitez pas à commenter, et à poster des questions ou à apporter des éclaircissements !


Une bibliothèque d'ado moyen (l'ex mienne). Mais d'où qu'ils viennent, ces livres, hein ?

En France, le livre n'est pas considéré comme un produit comme les autres.

Existant depuis bien longtemps, passé par plusieurs formes, le livre fait partie des objets de l'humanité. C'est à la fois un produit industriel et de l'esprit, et aucun livre ne peut se substituer à un autre. Il faut donc protéger sa biodiversité. 
Aujourd'hui, son commerce est surveillé par des lois comme la loi Lang (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068716&dateTexte=20090602), qui dit, entre autres, commerçant doit vendre le livre neuf entre 95% et 100% du prix décidé par l'éditeur, d'où la possibilité pour les librairies de faire des remises de 5% pour leurs clients, lorsqu'ils ont une carte de fidélité par exemple. 
Pourquoi cette loi ? 
En 1974, le groupe Fnac décide d'ajouter à ses produits les livres. Son pouvoir économique fait qu'il peut se permettre de les vendre à un prix bien inférieur que les petites librairies. Mais ce groupe préfère mettre en vente des livres dont il est sûr qu'ils seront achetés. Vu que les petites librairies disparaissent lentement, les petits éditeurs et auteurs uniquement défendus par elles sombrent. L'Etat, convaincu par Jérôme Lindon des Editions de Minuit, intervient pour mettre fin au massacre en 1981.
Après la loi loi Lang, d'autres mesures sont passées pour protéger la biodiversité du livre, soutenues par des organismes comme l'ADEC (Association de Défense des Editions (et des librairies) et de la Création).
Les lieux de vente doivent donc se concurrencer sur d'autres points que celui économique.
                         
Un livre. (celui que je relis en l’occurrence). Voyez bien que ça ou la pêche pour les nuls, c'est pas la même.

Mais au fait, quel est le trajet du livre entre la tête des éditeurs et auteurs et les nôtres ?

Et bien d'abord, l'éditeur fait son travail : il met en forme, collabore avec l'auteur/les auteurs (écrivain, photographe, dessinateur... Bref, tous ceux qui sont susceptibles de participer à la création du livre !), bref, il se débrouille pour avoir une maquette du volume définitif ! On verra cette partie, notamment autour du travail du texte et de l'image, prochainement. 
Aujourd'hui, dans la majorité des cas, les livres édités sont des commandes : pour la plupart des livres pratiques, beaux livres, etc. les éditeurs démarchent des spécialistes (ou non >_>) du sujet abordé. En littérature, les choses sont un peu différentes : quelques livres sont envoyés par des auteurs étrangers, mais très peu sont retenus. Le spontané est souvent doublé par d'autres moyens de créer ou présenter un livre : circulation d'idées, débats informels entre auteurs et éditeurs... (selon mon prof, les éditeurs font beaucoup de repas au restaurant pour ça, selon ma maîtresse de stage, c'est du foutage de gueule, *tousse*)
Les commandes sont souvent fait selon le climat du moment. Par exemple, ces dernières années, nous avons vu apparaître beaucoup de livres sur l'Islam et les attentats. Mais ça peut être aussi au niveau des livres scolaires, ou bien en fonction de la période de l'année : combien de livres pour enfants sur Noël fleurissent sur les tables de nos libraires préférés quand l'hiver approche ? (Winter is coming, guys ! So money is coming ! (parce que c'est la période où les libraires se font le plus d'argent, toussa toussa)).
Ensuite (ou pendant, cela dépend de l'éditeur), il démarche un imprimeur. En même temps, il crée la fiche technique du livre, composé du titre, de l'auteur, de l'éditeur voir de la collection, de la date prévue de parution, du prix, de la TVA (toujours 5.5% pour les livres) et de l'EAN 13 (les numéros avant le code barre : 13 chiffres séparés en 5 groupes : les 3 premiers, 978, montrent le type de produit, ici le livre; le 4e le code linguistique, 2 si c'est francophone, les 8 suivants le numéro du livre dans les catalogue éditorial, avec au début le code éditeur; et le dernier est la clé de contrôle. Et rentrer tout ça manuellement, c'est pas de la tarte). Cette fiche technique sera utilisée sur Internet, dans les boutiques en ligne de vente du livre, mais aussi par le deuxième maillon de la chaîne du livre, la diffusion/distribution, ou diff/distrib pour les intimes.

La diffusion/distribution est le maillon qui fait le lien entre édition et librairie. Basiquement, tous les flux passent par eux : information tout d'abord, les représentants qui démarchent les libraires font partie de cet intermédiaire, plus particulièrement de la diffusion. Si vous êtes dans une librairie pendant une réunion avec un repré, tendez discrètement l'oreille, c'est toujours intéressant ! C'est lui aussi qui s'occupe des contrats commerciaux des éditeurs auprès des libraires, le contrat d'office. Ce contrat défini la remise des libraires (environ 30%, on en reparlera quand on verra le prix d'un livre), le nombre d'exemplaires automatiquement reçu au niveau des nouveautés, et le contrat de retour alloué au libraire : ce dernier peut renvoyer un livre, entre 3 et 12 mois après l'avoir reçu. La diff/distrib, et surtout la distribution s'occupe aussi des flux "physiques" : transport des livres (et donc stock), et money (facturation). Le fait de s'occuper de ces deux flux est essentiel pour la rapidité de livraison : c'est grâce à ça que vous pouvez commander un livre en librairie, ou bien le libraire recommander après vente d'un ouvrage, et que le livre arrivera rapidement à la boutique. Cela s'appelle le réassort. Les cinq plus grands diff/distributeurs sont Hachette, Volumen, Interforum (appartiennent tous deux à Editis), Sodis et Union Distribution (appartiennent tous deux à Madrigall, cad Gallimard). La plupart des éditeurs passent par ces diff/distributeurs car ils couvrent toute la France. Les autres passent par de plus petits organismes (Harmonia Mundi, mon amour, avec tes cartons bien foutus et bien rangés pour pas salir les bouquins), voir pour les tout pitits éditeurs, qui démarchent eux-même les libraires.

Enfin, le dernier maillon avant vous, c'est la librairie. Physique ou sur Internet, grande ou petite, indépendantes ou appartenant à de grands groupes... C'est elle qui fait en sorte que le public ait un accès facile aux livres, qui informe, donne son avis, fait vivre le tout. C'est elle aussi qui fournit tout ce qui est bibliothèque.

Un livre de math, parce qu'il y a pas que la litté dans la vie

Voilà, j'espère que vous avez trouvé ça intéressant ! Les prochains articles seront (dans le désordre surement) sur le traitement du texte par un éditeur, sur celui de l'image et sur le prix du livre !
Bonne journée, hésitez pas à poser des questions si c'est pas clair, je débute ^^

Sources :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068716&dateTexte=20090602
http://www.groupe-fnac.com/index.php/histoire-2/
et puis, heu... Mon cours ? Dispensé par Olivier Bessard Banquy, auteur de L'industrie des lettres, Pocket, 2012.
Pour les photos : moi 

jeudi 11 août 2016

Personnages

Coucou !
Aujourd'hui, je vais vous montrer ce que je fais de mes dix doigts !
C'est pas parfait, je débute, et c'est sûrement pas nouveau pour la plupart d'entre vous, mais je vais vous présenter mes dessins les plus aboutis.
S'ils vous intéressent (laissez moi rêver), vous pouvez me retrouver sur DA (http://erazade.deviantart.com/), Twitter (ou je dis aussi des conneries, c'est bien les conneries, https://twitter.com/sataerazade), Face de bouc (https://www.facebook.com/profile.php?id=100010272578309) ou bien Amilova, une plate forme de bds amateurs en ligne bien sympa que je vous conseille, j'en parlerai peut être plus tard (http://www.amilova.com/fr/members/54293/Erazade/).
Allez, on se lance ! Je vais en profiter pour vous présenter mes OCs (bla bla bla, ça m'appartient, bla bla bla, si vous les utilisez sans mon accord, je vous démonte, bla bla bla).
Alors, les trois premiers sont des dessins sans rapport avec mes OCs (comment ça je vous trimbale d'un point A à un point B sans rapport ?).
               Maman Noël dessinée le 24/12/2015 au tradi,
puis colorisée au numérique,
pour un thème du mois sur Amilova 
Cowgirl dessinée et colorisée le 5/07/2016,
en numérique, pour le fun               

Série de dessin autour d'une petite fée pour travailler la couleur,
tout au numérique, le 7/05/2016

La première de mes OCs, j'ai nommé Emmi. Emmi a une vingtaine d'années, c'est la plus jeune de ma petite bande. C'est une Immortelle, c'est à dire qu'elle peut littéralement se régénérer pour presque n'importe quelle blessure, et qu'elle a un "talent" particulier pour la survie.
L'espèce Immortelle est une sous-espèce de l'humanité dans mon monde, sous-espèce qui contient assez peu d'individus car ils ont un taux de fertilité assez faible (voir inexistant, comme c'est le cas pour Emmi), et ces individus sont souvent traqués par les humains "normaux". Ils peuvent être tués et blessés par le feu.  Physiquement, ils ont une certaine caractéristique : ils sont roux, plus ou moins flamboyant s'ils sont des Immortels "purs" ou s'ils ont aussi du sang "humain" dans leur corps, et ont les yeux verts.
Le "talent" d'Emmi est sa capacité de guerrière. Son corps est naturellement musclé et souple, et elle sait instinctivement manier toutes sortes d'armes. Un monstre de guerre absolu si elle n'avait pas été élevée par deux de mes autres personnages, humanitaires dans l'âme (par vocation pour l'un (Erittys), par dégoût du meurtre pour l'autre (Snoèl)).
Emmi se considère comme la meilleure amie et la fille d'Erittys et l'apprentie et l'âme sœur de Snoèl, ainsi que la grande sœur de ma quatrième, Lily.
Très intelligente, intéressée par tout, avec un humour plutôt noir, elle est aussi très droite, avec une morale bien à elle, et est très attachée à sa petite tresse, symbolisant toutes ses promesses.

  Emmi dessinée le 4/04/2016 au tradi,
puis colorisée au numérique,
pour explorer la pose et faire n'importe quoi
en décors :') 
  Emmi dessinée et colorisée le 15/05/2016 au  numérique,
pour étudier les jeux de couleurs autour de la nuit



  Emmi dessinée et colorisée le 12/04/2016 au numérique,
                       PARCE QUE LA POSE


  Emmi dessinée le 14/05/2016 au tradi,
puis colorisée au numérique,
pour explorer la pose et faire n'importe quoi
en décors 
 (oui ENCORE)

On passe au deuxième de la bande, Snoèl. Dans mon histoire principale, il a environ 40 ans. Humain élevé pour être un soldat, il a fuit son royaume avec Erittys quand ils avaient 20 ans. (un One shot est en préparation sur ce moment). Se sentant responsable de lui, il est resté avec Erittys et ils sont rapidement devenus meilleurs amis.
Il a mit quelques temps à accepter l'arrivée d'Emmi dans la famille, mais a fini par l'adopter complètement. Asexuel, aromantique et asocial, Emmi et Erittys sont les deux seules personnes avec qui il arrive à se sentir bien. Il est très protecteur envers eux.
Snoèl considère Erittys comme un frère, Lily comme sa fille et Emmi comme son apprentie et son âme-sœur.
Emmi et Snoèl sont sur la même longueur d'onde, ils sont capable de se comprendre d'un regard, ce qui rend leur duo de combattants extrêmement dangereux.


Snoèl "jeune" dessiné et colorisé le 17/04/2016 au numérique
parce que le torse. Sérieux, c'est la seule raison.
Snoèl dessiné face à son némésis, Venceslas,tout au numérique,
le 14/05/2016. Parce que je trouvais le cadre sympa

Emmi et Snoèl, dessinés et colorisés le 1/05/2016 au numérique
Parce que je voulais essayer de travailler le noir et blanc
Ensuite, laissez moi vous introduire auprès du fringant Erittys ! Comme Snoèl, il a la quarantaine dans mon histoire principale, et la vingtaine dans mon futur one-shot.

Donc, Erittys est un prince. Il s'intéresse aux sciences et particulièrement à la médecine. Il est très fin, myope, et porte une barbichette. Il adore les jeux de mots stupides. Il est en contradiction avec sa famille: il refuse de prendre des responsabilités, est un grand pacifiste face à des tyrans, et surtout, il est homosexuel (horreur!). Ce qui fait qu'il les fuit, grâce à l'aide de Snoèl.
Il voit ce dernier comme un frère, et considère Emmi et Lily comme ses filles.
Pas de dessins pour lui, parce que je n'ai que des croquis, rien de vraiment travaillé.

Et la dernière, ma petite Lily. Petite semi-Immortelle de 5ans, elle est muette et a été recueillie par mes trois du dessus. Très calme, elle les suit courageusement dans toutes leurs aventures, sans douter une seconde que ses deux "papas" et sa "grande sœur" la protégeront des dangers. 


Lily dessinée et colorisée le 5/06/2016 au numérique,
et regardez moi sa bouille <3
Et voilà, vous avez les quatre principaux !

Dessiné et colorisé au numérique le 18/06/2016,
Erittys, Lily, Snoèl, Emmi

N'hésitez pas à poster des commentaires, tout ça ^^


dimanche 3 juillet 2016

préjugés

Hey !

Coucou, je suis sensée être ton fantasme absolu
Dans ma vie de tout les jours, j'entends beaucoup de choses sur la façon de vivre quand on est une fille, et je suis confrontée à beaucoup de clichés. Léger souci : je ne correspond à aucun de ces préjugés. Je sais que c'est le même cas pour les hommes, mais je vais parler de ce que je connais :)

Je ne suis pas "sexy" : je ne me maquille pas, je ne m'épile pas souvent ("oh mon dieu, mais c'est sale !" Tu m'explique pourquoi c'est sale sur une fille et pas sur un mec ? Sérieux, sors moi ta science, que je puisse t'écraser, comme le petit insecte que tu es), je ne mets pas d'habits affriolants, je ne regarde pas trop les mecs/les filles...
Je ne suis pas non plus garçon manquée : très timide, voir asociale, je suis petite et maigre, je suis loin d'en avoir le physique ou le moral.
Mais surtout : je n'aime et n'ai jamais aimé personne (d'amùr, hein, j'aime bien plein de gens ;) ). Or, c'est bien connu, une fille ça se définit par son statut de couple.
Je suis entre les deux extrêmes. Autant dire que, pour les publicitaires, je n'existe pas. Oh, cela ne me pose aucun problème ! Déjà parce que je ne regarde pas la TV, n'écoute pas la radio et ne lis pas de journaux. Direct ça réduit le nombre de pub auxquelles je suis confrontée ! Et puis le fait de ne pas être le public visé me permet de ne pas être attirée par les produits vendus. Et en plus, parce que je m'en bats les baloches.
Le problème, c'est que comme je l'ai dit plus haut, je ne rentre pas dans les normes, je n'existe pas. Et la société n'aime pas vraiment les gens qui n'existent pas. Et le fait ressentir. J'imagine que vous le savez, que, si vous êtes comme moi, vous sentez ces petits regards dans le dos, ces murmures parfois, voir ces gens qui viennent et osent te dire quoi faire alors que tu ne les connais pas. Mais ça, je peux gérer, les inconnus je m'en balance. Le souci, c'est quand c'est tes proches qui s'y mettent : ta mère qui te prend rendez-vous chez l'esthéticienne sans te l'avoir demandé, ta meilleure amie qui t'offre du maquillage, tout ça parce que "tu sera plus belle", ou les "c'est quand que tu nous ramène quelqu'un ?" à table....

Les gens, mon article n'est pas là pour pointer les problèmes de cette société, parce que vous les connaissez si vous les subissez. Non, je suis là pour vous dire "vous n'êtes pas seul(e), vous pouvez être ce que vous voulez, ce qui compte c'est que vous soyez heureux. C'est votre vie. Vivez-la, vous n'avez pas à la subir."

Bisous <3 et si vous voulez parler, les commentaires sont là